Par le Docteur Maurizio Capezzuto - www.psicologodiroma.com -
Afin d'atteindre un bon équilibre psycho-affectif, il est important que la personne puisse exprimer son potentiel, qu'elle porte son projet, son projet de vie à terme. Personnellement je suis très attaché à une phrase et j'espère qu'elle peut vraiment être une incitation à "" être ": " Le premier devoir d'une personne est envers elle-même ". Estimant qu'il y a une tendance qui oriente l'homme dans cette direction, je se demande alors « c'est alors qui le pousse à s'aliéner de lui-même. Quel » est ce processus d'individuation dont parle Jung ?
Beaucoup de gens passent toute leur vie à essayer de trouver leur propre chemin et beaucoup d'autres l'évitent encore, parce que… souvent derrière cet évitement se cache la peur d'assumer sa propre responsabilité, sa vie. Dans l'instant où j'agis, je fais tout mon possible pour que je puisse être, pour que je devienne le créateur de mon destin, devienne le créateur de moi-même. Le courage d'entreprendre des chemins nouveaux et inconnus. S'aventurer sur des routes invaincues n'est pas facile comme je n'aurai plus de points de référence, tout ce qui était mon bagage culturel cognitif, maintenant n'a plus de sens, et quels étaient mes points avant maintenant ils n'ont plus aucune valeur et je ne peux compter que sur ma force. dans l'entreprise héroïque finira par trouver le trésor. Comme le disait Marcel Proust : « J'ai rencontré deux chemins dans les bois et j'ai choisi celui le moins fréquenté, ici parce que je suis différent ». Cela explique pourquoi dans les récits la figure du héros s'accompagne toujours d'un sentiment de solitude. Cela contribue aussi à expliquer pourquoi nous sommes plus enclins à regretter qu'à avoir des remords. Le regret nous permet de nous leurrer qu'en réalité nous ne pouvions pas choisir et que si nous ne nous étions pas retrouvés dans telle ou telle « autre situation que nous aurions choisie différemment, alors lorsqu'il n'y a pas de réel point d'ancrage, alors nous nous tournons vers la malchance. En d'autres termes, on pourrait dire que le regret facilite l'utilisation de ce mécanisme appelé projection. Ce mécanisme de défense permet de voir le mal à l'extérieur de nous, nous donnant l'illusion d'une possible déresponsabilité.De plus, dans les relations psychothérapeutiques, on sait que le début de la culpabilité est souvent l'un des éléments qui bloquent le processus d'identification. Il semble que le sentiment de culpabilité surgisse comme un frein à l'action, comme un véritable obstacle à l'action. Souvent nous sommes appelés à prendre des décisions cruciales pour notre vie et nous nous rendons compte que si nous prenons ce chemin qui nous est inconnu, sombre, mais qui malgré cela a un très fort attrait sur notre âme, nous devons inévitablement nous distancer de tout jusqu'à maintenant, à cette époque, ils étaient nos croyances. Cela implique non seulement une restructuration de notre appareil cognitif, mais nous fait aussi craindre de perdre l'amour des personnes qui nous sont chères. et notre mort psychique que nous puissions véritablement renaître.Le processus d'individuation est comme une conquête complexe de structures dynamiques qui comportent toujours un risque de déconstruction.La dignité de l'homme consiste entre autres dans l'assomption de ce risque. Un aspect essentiel du processus d'individuation est également le concept jungien d'Ombre.L'Ombre peut être définie dans ce cas comme l'ensemble des fonctions et attitudes non développées de la personnalité. Je dis dans ce cas car quand on parle d'Ombre on peut se référer à trois sens :
1) L'ombre en tant que partie de la personnalité.
2) L'ombre comme archétype *.
3) L'ombre comme image archétypale.
En psychanalyse, l'archétype peut être défini comme un forme universelle de pensée avec contenu émotionnel.
Cependant, comme il s'agit d'un sujet vaste et complexe, il doit être traité dans un article spécifique, ici je vais seulement essayer de le mentionner. La doctrine jungienne du symbole « s » s'articule autour de l'activité dialectique qui synthétise les contraires. Pour Jung, la configuration de la psyché s'offre à notre observation comme la coexistence d'aspects polaires opposés je et non moi, conscient et inconscient, positif et négatif, etc. de la psyché. Il faut tenir compte du fait que « l'Ombre est négatif car il y a une positivité à laquelle il se confronte. Les antipathies profondes injustifiées, par exemple, sont presque toujours le fruit de la projection de sa propre Ombre. La reconnaissance de cette projection constitue la voie royale pour la reconnaissance de sa propre Ombre. Souvent en thérapie on constate comment le sujet, rejetant sa propre Ombre, se condamne à vivre une vie partielle, une vie autonome sans aucune relation avec le reste de la personnalité. De cette façon, toute maturation authentique de l'individu est empêchée, puisque l'individuation commence précisément par la reconnaissance et l'intégration de l'Ombre.Une page de Jung contenue dans un essai est éclairante à cet égard.
Un homme possédé par sa propre Ombre trébuche constamment sur ses erreurs. Dans la mesure du possible, il préférera faire une impression défavorable aux autres. A la longue, la chance est toujours contre lui, puisqu'il vit en dessous de son niveau et, dans le meilleur des cas, n'atteint que ce qui ne lui appartient pas et ne le concerne pas. S'il n'y a pas d'obstacle sur lequel trébucher, il s'en construit un et croit fermement qu'il a fait quelque chose d'utile.
Dans l'« Énergétique psychique, Jung donne une image de la psyché comme un courant énergétique multiple qui peut exister entre-temps car il existe des pôles ou des différences de potentiel à l'intérieur desquelles l'énergie elle-même s'établit. Ce n'est qu'ainsi que l'énergie qui était auparavant dispersée dans l'Ombre méconnue ou rejetée devient disponible pour le « Je ». L'Ombre est ce qui de nous ne peut être résolu en valeur collective, elle s'oppose à toute valeur universelle. Il va sans dire que la véritable individualité, l'irrépétable singularité, dont les prophètes modernes sont Kierkegaard et Dostoïevski, réside dans « l'Ombre. Dans l'instant où l'homme accepte l'Ombre dans sa propre dynamique psychique, il accepte de s'individualiser. Du point de vue d'une morale collective, l'intégration de l'Ombre permet de fonder une éthique individuelle dans laquelle les valeurs universelles sont poursuivies car elles sont continuellement liées à l'individu, ou plutôt à l'élément individuel de la personnalité.